Un bouleversant mélodrame qui se conclut en hymne à la famille recomposée contre la cellule traditionnelleet la virilité butée.Minnelli, l’un des meilleurs peintres de mœurs du cinéma hollywoodien, poursuit ici son travail de sape du conformisme de la famille américaine en général, et du patriarche viril et tout-puissant en particulier, entrepris dans Thé et sympathie […]
Un bouleversant mélodrame qui se conclut en hymne à la famille recomposée contre la cellule traditionnelleet la virilité butée.
Minnelli, l’un des meilleurs peintres de mœurs du cinéma hollywoodien, poursuit ici son travail de sape du conformisme de la famille américaine en général, et du patriarche viril et tout-puissant en particulier, entrepris dans Thé et sympathie trois ans plus tôt. Dès les premiers plans, on est saisi par la splendeur visuelle du film (intérieurs flamboyants, paysages naturels suffocants de beauté), et plus encore par l’acuité avec laquelle Minnelli parvient à rendre l’inadaptation au monde de ses personnages. Autour du bloc de virilité qu’incarne évidemment Robert Mitchum, tous les personnages peinent à trouver leur place : son épouse frustrée sexuellement, son fils officiel qui se sent délaissé par son père, et son bâtard qui voudrait tant qu’il le reconnaisse. Ce sublime mélo s’accélère de plus en plus jusqu’à une résolution non seulement bouleversante mais d’une incroyable modernité, puisqu’il ne s’agit de rien de moins que d’un hymne à la famille recomposée : le bâtard accepte d’épouser la fille-mère (pour éviter à l’enfant de souffrir les mêmes maux que lui) et propose même à l’épouse de son père de venir habiter avec eux. Entre-temps, celui-ci est mort, et ce meurtre du père, s’il provoque d’abord la fureur des deux fils, est la condition pour que chacun trouve enfin sa place dans le monde. Sans jamais évoquer explicitement la psychanalyse ou forcer sur les névroses de ses personnages, Minnelli parvient à des sommets de profondeur et d’émotion.
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