A l’occasion de la sortie du film de Thierry Klifa, « Tout nous sépare », un petit florilège des meilleurs passages télévisuels de l’absolue icône. Où l’on voit défiler, de Vadim à Ozon, un demi-siècle de l’histoire du cinéma, mais aussi, de François Chalais à Laurent Delahousse en passant par Michel Drucker ou Christine Ockrent, un demi-siècle de l’histoire de la télévision.
Regarder Catherine Deneuve donner une interview est presque un plaisir égal à la regarder dans un film. Pourquoi ? Sans doute parce qu’on s’attend à chaque seconde qu’il se passe quelque chose d’imprévu : un agacement, un rire, un sourire en coin… Toujours très polie, Deneuve acquiert pourtant au fil des années une maîtrise du non-dit et une technique d’évitement des questions d’ordre privé quasi invisible. Elle cultive le mystère, l’opacité avec une simplicité et une aisance confondantes. Quelques exemples :
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Catherine Deneuve a dix-huit ans, elle débute, elle ne sait pas trop quoi répondre aux questions assez agressives et très longues de son intervieweuse, manifestement persuadée qu’elle a affaire à une starlette. On lui coupe la parole, elle continue à répondre très poliment.
Les deux soeurs Dorléac 6 ans plus tard. Deneuve est beaucoup à l’aise pour parler des Demoiselles de Rochefort. Françoise Dorléac, son aînée, la protège…
Trois plus tard sur le tournage de Peau d’âne. Entre-temps, Françoise s’est tuée dans un accident de voiture. Elle fait l’éloge de Jacques Demy. Elle a dû croiser Jim Morrisson, très amis du couple Demy-Varda et qui vint sur le tournage.
Extrait d’une longue interview accordée la télévision suisse romande. Elle est belle, pas apprêtée, détendue. Intelligente et très lucide sur son métier.
C’est l’époque où un homme ivre (ici Gainsbourg) était le bienvenu sur un plateau de télévision. L’époque aussi où l’on riait des alcooliques sans vergogne. Drucker, Gainsbourg s’en fiche bien. Mais quand il pense que Deneuve le fait aussi, il se vexe. Elle rit, rit, charmée.
Petit jeu entre Christine (qu’on appelait « la reine Christine ») et la grande Catherine. Le film de Francis Girod, parle sans en parler de Mitterrand et de sa fille cachée. Les deux femmes le savent toutes les deux et savent que l’autre sait, mais ne diront rien.
Ils semblent sérieux, tendus, inquiets. Deneuve regarde Depardieu comme si elle voulait le protéger. Gérard va l’avouer : oui, elle est sans doute plus forte que lui. Il semble en détresse et elle le sait.
De très bonne humeur, Catherine Deneuve regarde le Président du jury dont elle fait partie cette année-là, en tant que vice-présidente. Les questions ne sont guère passionnantes… Mais l’actrice garde son calme et répond sagement. Eastwood ne dit quasiment rien, adressant des sourires à Deneuve.
Catherine Deneuve et son humour, salué par Philippe Gildas, le présentateur de Nulle part ailleurs sur Canal plus. N’oublions pas que c’est encore l’époque où les Français la jugent froide.
Les deux anciennes compagnes de François Truffaut, la blonde, la brune, se retrouvent un même film (8 Femmes de François Ozon) et sur un plateau de télévision pour en faire la promotion. On dirait qu’elles se tournent le dos. Ardant sourit, Deneuve rit.
Retrouvailles en 2017. Ils se disent désormais comme « frère et soeur ». Et c’est très émouvant. Catherine a toujours défendu Gérard, même quand il est parti soutenir Poutine. Elle savait sa douleur.
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