Biopic niais et sans saveur, “Cassandro” raconte l’histoire (vraie) du catcheur de lucha libre Saúl Armendáriz, devenu célèbre grâce à son personnage “Exótico”.
On se réjouissait de découvrir le biopic du mythique catcheur Cassandro el Exótico qui, à partir de la fin des années 1980, a révolutionné le catch mexicain en assumant son homosexualité sur le ring tout en alignant les trophées.
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Porté par Gael García – qui poursuit ici la veine queer de son œuvre (La Mauvaise éducation, Y tu mamá también)– et secondé par le chanteur Bad Bunny, Cassandro se concentre sur la transition du catcheur qui fait tomber son masque pour s’affirmer comme un exótico, autrement dit un lutteur travesti.
Un film qui passe à côté de son sujet
Produit par Amazon et réalisé sans talent par Roger Ross Williams, le film est une vraie déception. Si l’homophobie dans le milieu du catch est pointée, Cassandro est d’une paresse affligeante et, plus grave, il lisse sa vie pour n’en tirer qu’une morale tarte : il faut être soi-même. Empruntant une trajectoire à la Million Dollar Baby de Clint Eastwood, le film décrit la relation entre le luchador et son entraîneuse. Mais il aborde à peine son addiction à la drogue, l’usure terrible de son corps et la façon dont il a été violé dans l’enfance.
Le film souffre surtout de la comparaison avec Cassandro The Exotico !, le très beau documentaire que Marie Losier a réalisé sur Cassandro. Sorti en 2018, il dépeignait la vie du catcheur avec une acuité et une ambition de réalisation sans commune mesure avec cette pâle version. Un film qui a tout de la commande pensée pour alimenter le flux d’ogre de la plateforme.
Cassandro de Roger Ross Williams avec Gael García Bernal sur Prime Video
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