Une histoire de famille un peu rebattue, mais un part-pris plastique tranchant.
Deux sœurs et leur frère, la trentaine, se retrouvent au moment de l’agonie puis du décès de leur père. Etreintes, bouderies, fâcheries, remugles d’enfance, embrassades, volte-face, rien de bien neuf dans le chaudron des sentiments et ressentiments familiaux.
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La nature théâtrale de la direction d’acteur et les ellipses du récit amènent une dimension auteuriste un poil forcée à ce énième “famille je vous haime” d’obédience pialato-desplechinienne.
Mais au-delà de ses artifices, Casa nostra accroche néanmoins par sa force plastique. Nathan Nicholovitch a opté pour le format carré et le noir et blanc : ce qui pourrait apparaître comme une coquetterie vintage s’avère un formidable moyen de saisir, peindre, sculpter, scruter, magnifier ses actrices et acteurs.
Céline Farmachi, Clo Mercier, Gilles Kazazian et les autres sont très beaux – non de cette beauté stérile des magazines de papier glacé, mais celle dont les imperfections expriment puissamment un esprit, une intériorité, un vécu, quelque chose d’érotique. En tant que fiction familiale, Casa nostra nous passionne modérément. Mais comme document sur ses actrices et acteurs, c’est une splendeur.
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