Avalanche des chiffres, records à la pelle : « Skyfall » continue son ascension vers les sommets en réunissant après trois semaines d’exploitation plus de cinq millions de spectateurs français. Détrônera-t-il l’intouchable « Goldfinger » et ses 6,6 millions d’entrées?
Sorti le 26 octobre dernier, Skyfall de Sam Mendes (American Beauty, Les Noces rebelles) 23e épisode de la saga James Bond et troisième enfilage de costume pour Daniel Craig, vient de franchir la barrière symbolique des cinq millions d’entrées (5 018 327 précisément). Juste devant La vérité si je mens 3 (4,6 millions), et derrière Sur la piste du Marsupilami d’Alain Chabat (5,3 millions) et L’âge de glace 4 (6,5 millions), le film devient ainsi (pour l’instant) le troisième plus gros succès de l’année.
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Comment s’explique cet engouement, aussi national que mondial ( le film est premier au box office d’une vingtaine de pays, avec plus de 500 millions de dollars de recettes) ? Les critiques dithyrambiques et l’attente des fans suffisent-elles à éclairer le phénomène ?
Sans doute faut-il aussi creuser la piste du sujet, de la matière-même du film. Variation sur le crépuscule du héros (déjà à l’œuvre dans The Dark Knight Rises, cinquième plus gros succès de l’année), Skyfall déroule cette tendance de plus en plus marquée du cinéma mainstream qui consiste en un renversement de la figure mythique. Briser la distance, souligner les contrastes et les failles : humaniser en un mot. Et ne plus dépeindre un simple espion séducteur vautré dans le stupre, mais rendre sa dimension sensible, ses blessures (morales, physiques), ses errements.
Par ce processus paradoxal, vraiment palpable depuis Casino Royale (Martin Campbell, 2006), où Bond tombait amoureux et devait sa survie à une femme (Eva Green), le héros est ainsi rendu à son humanité, et par-là se gonfle d’une aura nouvelle. Admirable parce que fragile, héroïque parce que humain. La formule continuera-t-elle encore longtemps à fonctionner ?
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