La finance dématérialisée se représente mal et Olivier Marchal rate son film de casse du XXIe siècle.
Antoine Roca (Benoît Magimel) est le chef d’une petite entreprise sur le point de couler. Il découvre alors le système du marché européen du carbone, qui consiste pour les entreprises à vendre ou à acheter des quotas de carbone non utilisés, et la possibilité de se faire de l’argent en détournant ce système afin de s’affranchir des taxes de l’Etat.
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Après une première partie lourdement didactique expliquant l’élaboration de cette arnaque, Roca s’entoure d’un comptable (Michaël Youn) et de deux amis (le rappeur Gringe et Idir Chender) pour mettre son plan sur pied, dont on sait qu’il finira mal. Se réclamant à l’envi du Scarface de Brian De Palma, Carbone ne recule devant aucun cliché pour mettre en scène le succès du chef d’entreprise devenu escroc, puis sa déchéance.
Sûrement trop compliquées à représenter, les opérations complexes et immatérielles de détournements d’argent sont peu à peu négligées au profit des règlements de comptes plus concrets mais néanmoins absurdes qui achèvent de plonger le film dans une fascination pour la violence, tout en essayant de se cacher derrière une morale trouble et simpliste expliquant que la fin (sauver l’entreprise et ses 35 salariés) peut parfois justifier les moyens (escroquer l’Etat).
Carbone d’Olivier Marchal (Fr., 2017, 1 h 44)
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