Un Vénus beauté (institut) libanais, moins habile et plus cliché.
Le caramel, messieurs, est cette substance molle et chaude qu’on applique sur les jambes de ces dames, afin d’en éradiquer les poils jusqu’au dernier. C’est aussi, nul ne l’ignore, une friandise réputée pour sa forte dose en sucre et son insidieuse propension à se loger entre les dents. En choisissant d’en faire aussi le titre de son film, Nadine Labaki s’exposait au danger de cruelles métaphores : construit en forme de chronique d’un salon de beauté managé par quatre jeunes sirènes, Caramel oscille entre deux genres, imparfaitement épousés l’un comme l’autre. D’un côté, le pur anecdotique, les dialogues régnant en roi, un éloge de la futilité qui lorgne vers les Sexe and the City et consorts. De l’autre, l’ambition affichée de nous livrer quatre versions de la femme libanaise moderne, avec ses joies et ses souffrances – ici affreusement stéréotypées : l’une souffrant de vieillir, une autre de s’envoyer un père de famille, une autre encore de ne pas être vierge pour son mariage, une dernière de préférer les femmes. Mieux vaut encore se faire épiler après avoir avalé trois kilos de caramels mous.
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