Moretti en veuf égaré , dans la morne adaptation d’un roman à succès italien.
Adapté du best-seller éponyme, Caos calmo arrive ici précédé d’un petit frisson sulfureux : une scène, par trop cochonne, aurait déclenché les foudres du Vatican à l’époque de sa sortie en Italie. Il est vrai que Nanni Moretti y empoigne sa partenaire avec une ardeur qu’on ne lui soupçonnait pas. Elle donne pourtant son seul instant de fun, étrangement bancal et cru, à un film par ailleurs complètement raté. Le héros (Moretti, donc), veuf depuis peu, y traîne un deuil impossible, passant le plus clair de son temps dans sa voiture, devant l’école de sa fille, tandis que défilent collègues et amis. Dans le roman de Sandro Veronesi, cet univers très circonscrit ouvrait sur une introspection de rigueur, impossible ici : la mise en scène s’en tient donc à un piétinement (des corps, des dialogues), quitte à se prendre les pieds dans son propre dispositif. Sur ce tapis d’ennui viendra pourtant s’aventurer un trio improbable (Berling, Podalydès et Girardot, en salariés dépressifs d’une multinationale), nous arrachant in extremis un sourire.
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