Pendant toute la période où devait se tenir la 73eme édition du festival de Cannes, nous évoquons un temps fort de la légende cannoise, assorti d’une archive d’époque. Aujourd’hui, retour sur l’année 1983, marquée par la présence d’Isabelle Adjani et de David Bowie, deux divinités qui rendirent fous les festivaliers.
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« Dans l’histoire du Festival, aucun autre artiste n’aura vécu une situation de règne aussi planétaire et hégémonique. Qui d’autre a foulé la Croisette en ayant deux films en sélection officielle, tout en trônant au sommet des charts mondiaux avec un nouvel album et le single le plus vendu de sa longue carrière ? » Cette star dont parle Jean-Marc Lalanne dans le recueil Ces Années-là – 70 Chroniques pour 70 éditions du Festival de Cannes, c’est David Bowie qui, en 1983, venait à la fois présenter le sublime Furyo de Nagisa Oshima, en compétition officielle, et Les Prédateurs de Tony Scott, hors compétition, alors même que son titre Let’s Dance, faisant se trémousser la planète entière et résonnait sur le dancefloor de toutes les soirées cannoises. Dans l’interview vidéo ci-dessous, Bowie évoque son personnage dans le film d’Oshima mais parle aussi d’un projet avec Jacques Demy, Orphée, qui ne verra pas le jour avec Bowie malheureusement. Demy tournera bien Parking (1985) mais avec Francis Huster dans le rôle d’Orphée.
La Palme échappera de justesse à Oshima, pourtant favori. Elle ira à un autre cinéaste nippon, Shohei Imamura pour La Ballade de Narayama. Le reste du palmarès sacre, sous les sifflets d’une partie du public, deux immenses réalisateurs, Bresson pour L’Argent et Tarkovski pour Nostalghia, qui se partagent un « Grand Prix du cinéma de création », intitulé un peu ronflant créé spécialement pour l’occasion par le jury présidé par l’écrivain William Styron.
Cette année-là est aussi marquée par la présence d’une autre star sur laquelle les passions se déchaînent. Isabelle Adjani vient présenter L’Été meurtrier de Jacques Becker en compétition officielle. La jeune femme de 28 ans, déjà récompensée par un prix d’interprétation deux ans plus tôt pour Possession d’Andrzej Żuławski et Quartet de James Ivory, est traquée par les photographes où qu’elle aille. Lassée de leur insistance, elle boude le photocall. Lors de la traditionnelle montée des marches, les photographes se vengeront en boudant à leur tour Adjani, appareil à terre et dos tourné à la star.
Ces deux étoiles au firmament de leur rayonnement seront réunies par Gainsbourg à la fin de l’année. Il est l’architecte du premier album d’Adjani. Le septième titre, Beau oui comme Bowie, est une ode à l’artiste que la voix d’Isabelle décrit comme ce « mâle féminin et léger, légèrement fêlé« .
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