Ou il est question d’un t-shirt Jurassic Park, d’une vodka mule volée et de Bilal Hassani.
Il y a des nuits qui ont l’épineuse tâche d’exaucer quelque chose des films, des films qu’on ne séparera jamais de leurs célébrations cannoises. De ce point de vue, l’attente était presque trop forte autour de la soirée des Reines du Drame, de par la flamboyance pop du film et son indispensable prolongation nocturne. Sera-t-on au niveau ? Ce journaliste en t-shirt Jurassic Park vintage, par exemple, l’est-il ? Si on rate sa nuit, a-t-on raté le film ?
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Derrière les platines de la plage Semaine, Dustin Muchuvitz et Raya Martini lâchent un set ciselé et se déhanchent comme des divas ; sirotant ma vodka mule, m’improvisant un dîner de petits fours, je ne me sens pas au niveau, malpoli, limite animal. Suis-je une reine du drame, ou un simple gueux de la fête ? Je me console en me disant que les monarques ont bien besoin de sujets. Au Vertigo, pour l’after, les choses s’équilibrent, façon abolition des privilèges. Bilal Hassani entonne sur scène un Pas touche, le hit alizéen du film, dont je maîtrise à peu près les paroles – un ruban indistinct de membres du cast et de fêtard·es anonymes relie la scène et le dancefloor, et les égalise ; l’espace d’un instant, s’effacent les contingences de la vie matérielle, la lessive du lendemain, la projo de 8 h 30, et on est toutes et tous un peu Marie Antoinette. Puis le réveil sonne.
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