Le cinéaste brésilien nous propulse dans un motel poisseux et signe un exercice de style sans profondeur.
Ce qui semblait être en un grand écart est en fait un pas de côté. Après une escale peu concluante du côté d’Hollywood avec Le Jeu de la reine, on pensait que Motel Destino allait sceller le retour de Karim Aïnouz à un film à l’économie beaucoup plus modeste, une veine plus personnelle dans la lignée de son très beau mélodrame La Vie invisible d’Eurídice Gusmão.
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À y regarder de plus près, le film s’avance comme une variation autour du précédent projet d’Aïnouz. Soit une revisite érotique et ultra-arty (au point de frôler la parodie) de la captivité d’une femme en proie à un ogre. Le château d’Henri VIII laisse ici place au Motel Destino, un hôtel poisseux qui fait suinter les peaux comme les murs qui enferment petit à petit ses habitant·es jusqu’au cauchemar. Le cinéaste conduit sa plongée infernale avec un appareillage formel aussi surchargé que confus (bichromie de néons rouges et bleus, flashs hallucinogènes en surimpression, guitares électriques lancinantes). Derrière ce vernis, on ne peut que constater la grande superficialité de l’entreprise.
Motel Destino de Karim Aïnouz avec Fábio Assunção, Nataly Rocha (Brésil). En sélection officielle.
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