La star d’une équipe queer de volleyball cherche désespérément à avorter. Un film salutaire sur le Brésil de Bolsonaro.
Sofia est joueuse de volleyball amatrice de 17 ans dans une équipe très queer, composée de personnes transgenres et de lesbiennes. Sa mère est décédée et elle vit seule avec son père qui est apiculteur. Elle a une amoureuse mais est bisexuelle. Alors qu’elle est approchée par un centre de formation professionnelle chilienne, elle s’aperçoit qu’elle est enceinte.
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Or l’avortement est illégal au Brésil. Avec l’aide de son père, elle tente d’aller avorter en Uruguay, où elle est née. En vain. Par ailleurs, un groupe fondamentaliste antiavortement la piste. Toutes ses copines vont alors l’aider à gagner le championnat pour remporter une grosse somme d’argent. Mais le jour de la finale, une bagarre éclate entre celleux qui la soutiennent et celleux qui la considèrent comme une pécheresse.
Un sacré courage
Soyons honnêtes : cinématographiquement, le premier long-métrage de Lilla Halla, réalisatrice italo-brésilienne, n’a rien de très passionnant. Ce qui l’est en revanche, c’est son importance politique et militante. Pour tourner aujourd’hui, dans le pays de l’ex-président Bolsonaro, un film qui prône la libéralisation de l’avortement, il faut un sacré courage.
Le film, de ce point de vue-là, montre très bien un Brésil déchiré entre des réactionnaires violent·es, intransigeant·es et acharné·es, et une frange plus jeune de la société, libérée sexuellement, qui aspire à des progrès sociétaux. Et comme les jeunes actrices débordent d’énergie, avouons que nous avons été séduit·es par leur enthousiasme et leur volonté.
Levante, de Lilla Halla, avec Ayomi Domenica Dias, Loro Bardot, Grace Passô, est présenté à la Semaine de la Critique et court pour la Caméra d’or.
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