L’auteur du très beau “Jauja” nous déçoit avec un nouveau film trop fabriqué sur la condition d’autochtones d’Amérique sur plusieurs continents.
Presque dix ans que Lisandro Alonso n’avait plus fait de film, depuis le très beau Jauja (2014). Le voilà de retour avec Eureka, un projet ambitieux qui débute sur une légère parodie de western avec Viggo Mortensen et Chiara Mastroianni, avant de sortir de cette narration pour nous plonger de nos jours dans le quotidien de deux femmes dans une réserve du Dakota, et avant de s’envoler finalement via une métamorphose femme-animal dans la jungle amazonienne et les années 1970, auprès d’une communauté d’autochtones d’Amérique vivant encore en autarcie.
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À mesure qu’Eureka mue d’une partie à l’autre, on comprend bien l’idée qui se cache derrière tout ça : une comparaison en trois cadres spatiotemporels de la condition des autochtones : invisibilisé·es dans le western, précarisé·es à notre époque et dépouillé·es dans la dernière partie.
Maladresse
Le film ne va pas plus loin que ça, et l’imaginaire qu’il déploie est au final bien plat. Il souffre surtout d’un terrible hiatus entre un style erratique et poseur, et une aridité d’idées ou d’émotions à insuffler à ses longs plans silencieux. On peut également s’interroger sur la désinvolture et la maladresse avec laquelle Lisandro Alonso met tous·tes les autochtones dans un même film. Bref, n’est pas Apichatpong Weerasethakul qui veut.
Eureka de Lisandro Alonso présenté à Cannes Première
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