S’il reste fidèle à sa veine sociale et écologique, le réalisateur déçoit avec son nouveau long-métrage dont le récit s’effiloche au fur et à mesure.
Trois ans après son excellent premier long-métrage, La nuée, Just Philippot prolonge son court-métrage de 2018 et livre une nouvelle fable écologiste sertie d’horreur, projetée en Séance de minuit. Continuant à explorer le thème de la nature qui se venge de notre négligence, il déçoit cette fois, malheureusement. La plaie qui s’abat sur notre monde — et plus particulièrement sur le nord de la France et la Belgique — n’est plus une nuée de sauterelles mais des pluies acides, qui rongent tout sur leur passage, à commencer par la chair.
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Surgissant d’abord dans l’hémisphère sud, ces averses hautement destructrices ne tardent à se déchaîner sur nos contrées, y semant le chaos et forçant une famille en crise (deux parents divorcés et leur adolescente tiraillée) à prendre la route pour survivre à ce cataclysme provoqué, nous dit-on brièvement, par la pollution et le réchauffement climatique. On n’en saura pas plus, et qu’importe : ce ne sont pas les causes mais les conséquences qui importent ici.
Un film en deux temps
Philippot demeure fidèle à sa veine sociale, via un personnage de syndicaliste violent (mais droit), en conditionnelle et sous bracelet électronique, parfaitement interprété par Guillaume Canet, jamais meilleur que lorsqu’il s’agit de figurer l’antipathie. Lorgnant vers La guerre des mondes et son apocalypse vécue à hauteur d’une cellule familiale en tension qui tente de relier un point de rendez-vous, Acide tient ses promesses pendant sa première moitié, jusqu’à la sidérante mort de son meilleur personnage.
L’heure qui suit, hélas, voit le film s’effilocher à mesure que la figuration de la catastrophe passe en mode repeat sur les mêmes plans de matière enfumée par la corrosion (convaincants au début, lassants à la fin), et que l’écriture dévoile ses limites. Le personnage de la jeune fille est particulièrement pénible, n’existant que par ses caprices et ses fautes, qui plongent ses parents dans l’embarras (et le spectateur dans l’agacement). Contrairement à Thomas Cailley, qui prend des risques et explose tous les compteurs avec son deuxième film fantastique (Le règne animal), Just Philippot se repose ici quelque peu sur ses lauriers et ne convainc qu’à moitié.
Acide, de Just Philippot, est présenté en Séance de minuit. Il sortira en salle le 20 septembre.
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