Multipliant les clins d’œil aux films qui ont marqué sa carrière d’acteur, Jesse Eisenberg passe à la réalisation avec brio et nous touche avec une belle histoire d’amour mère-fils.
La Semaine de la Critique s’ouvre ce 18 mai avec le premier film de Jesse Eisenberg en tant que cinéaste. Passé derrière la caméra et également auteur du scénarios, l’acteur de “The Social Network” ouvre et clôt justement son film par l’adresse faite par un ado à sa communauté sur un réseau social. Et pourtant, même s’il y est question de la place que prennent ces réseaux dans la vie d’un millennial, le cœur du film bat ailleurs.
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Son titre en forme de promesse d’engagement nous mettait sur la piste de l’autre grand film d’Eisenberg : Night Moves de Kelly Reichardt et sa réflexion sur la radicalité militante. Mais là encore, s’il est bel et bien question d’engagement politique dans When You Finish Saving The World, le cœur du film bat ailleurs.
L’air de New York
Produit par A24, ce premier long métrage est en fait plus proche du style d’un autre cinéaste ayant dirigé Eisenberg : Noah Baumbach dans Les Berkman se séparent. On y retrouve une forme d’esprit très new-yorkais, mélange de tropismes sur la représentation de la middle upper classe éduquée, les tensions qui ravagent et désunissent la cellule familiale et la finesse d’une étude psychologique.
Ici, il s’agit d’un ado (Finn Wolfhard, face angélique de Stranger Things) et de sa mère (Julianne Moore, également coproductrice). Lui chante des bluettes à la guitare qu’il diffuse à son importante communauté via un réseau social tandis qu’elle dirige un foyer d’accueil pour femmes. Le film commence par représenter leur rejet et leur mépris mutuels avant de se déplacer avec élégance vers une réconciliation qui passera par un transfert sur de tierces personnes.
C’est en tombant amoureux d’une camarade de classe très politisée que le fils renouera avec la vision du monde de sa mère, et c’est après une tentative de remplacer son fils par un fils idéal rencontré au foyer que la mère finit par comprendre ce qui anime le sien. Délicate chronique sur l’amour mère-fils, ce premier film accompli de Jesse Eisenberg est aussi à l’image de l’acteur, toujours mi-emprunté, mi-empressé, souvent farouche et toujours à fleur de peau.
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