Mais qu’est-il arrivé à Sean Penn pour qu’il soit devenu un si mauvais cinéaste ?
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Mais qu’est-ce qui fait courir Sean Penn ? La dernière décennie a, pour lui, été consacrée davantage à des projets humanitaires (il a par exemple organisé la campagne de vaccination à L.A. avec son ONG Core) qu’au cinéma, n’ayant joué qu’une poignée de rôles oubliables (dans Tree of life, Gangster squad), voire embarrassants (This must be the place) au début des années 2010, quand il ne prenait pas une des plus grosses gifles à Cannes, en y montrant son piteux Last Face en 2016.
Vu les dégâts, on pouvait imaginer qu’une nouvelle sélection en compétition serait la garantie d’une réussite a minima, ni le sélectionneur, ni le réalisateur n’ayant intérêt à une nouvelle curée cannoise. Las.
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Lourdeur
Flag Day commence justement par une course. Poursuite. Qui ne révélera son sens qu’à la fin. Interprétant (ou plutôt cabotinant) un escroc à la petite semaine qui essaie de renouer avec sa fille devenue adulte (Dylan, la propre fille de l’acteur), Sean Penn se projette évidemment dans ce rôle (mal) écrit sur mesure. Il s’y filme tantôt en papa gâteau, tantôt en filou inconséquent, mais c’est vraisemblablement la figure sacrificielle, presque christique, qui l’anime, à en croire le final grandiloquent qui métaphorise, avec une lourdeur symbolique, la fin du rêve américain.
Avant d’en arriver là, il déroule son americana caricaturale, avec moult scènes clipées quand il ne sait pas quoi faire (au son pourtant très agréable de Cat Power), gros plans hystériques quand il croit le savoir, et ralentis granuleux sur des blés au coucher de soleil pour faire authentique… Le film n’est certes pas aussi désastreux que le précédent, tout juste paresseux, mais il fait regretter le Sean Penn des années 90, celui capable de réaliser Indian runner, Crossing guard, ou The Pledge. Que s’est-il passé ?
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