Ali Abbasi est un cinéaste danois d’origine iranienne. Son troisième film, présenté aujourd’hui, est assez réjouissant. D’abord parce qu’il met en scène des personnages singuliers, dont il est assez difficile de parler ici sans gâcher une bonne partie du plaisir que procure le film.
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Tina est laide. Elle est douanière. Une douanière redoutable qui repère grâce à son odorat les passagers qui ont quelque chose à cacher. Elle sent (belle métaphore) avec son nez les sentiments des humains : la peur, la culpabilité, la honte…
En dehors de son travail, elle vit avec un glandu et entretient avec la nature un rapport quasi charnel. Les animaux sauvages l’approchent sans crainte.Un jour, à la douane, se présente un personnage étrange qui lui ressemble étrangement. L’intrigue va se nouer.
Le film d’Ali Abbasi, tiré d’un roman, est constamment surprenant, imaginatif. Et drôle. Vont bientôt se nouer plusieurs fils d’intrigue, une enquête sur un réseau pédophilie, une histoire d’amour, puis une quête identitaire, car Tina n’appartient pas tout à fait au monde humain. Le film parle aussi de filiation, du choix que possède tout être de continuer à s’inscrire dans ses racines ou de tenter d’y échapper. Tina, elle, réussira à trouver un entre-deux. C’est un film exceptionnel, inattendu, émouvant et plein d’espoir en les êtres vivants. L’actrice principale, Eva Melander, est extraordinaire.
Border, d’Al Abbasi, avec Eva Melander, Eero Milonoff, Viktor Åkerblom (Sue., 2018, 1h41)
Séléction : Un Certain Regard
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