Serge Bozon, Guillaume Gallienne, Alejandro Jodorowsky et du bis : la sélection 2013 de la Quinzaine des réalisateurs s’annonce transgenre, expérimentale, populaire, et plutôt cool.
Suite et (presque) fin des préparatifs cannois avec la publication ce mardi 23 avril de la sélection de la Quinzaine des Réalisateurs. Après une première édition bien négociée en 2012 par le nouveau directeur général Edouard Waintrop (on y avait vu, entres autres, le très buzzé Rengaine de Rachid Djaïdani, Camille redouble ou The We and The I de Michel Gondry), cette nouvelle liste confirme bien la politique éclectique de la Quinzaine, partagée entre révélations newbie, comédies d’auteurs, bizarreries, films de genre (horreur, polars) et ouverture aux cinématographies étrangères (indienne, iranienne, philippine…). Sept premiers longs-métrages et trois seconds films constitueront aussi une édition tournée vers la nouvelle création mondiale selon les mots de son directeur général.
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Parmi les traits saillants de cette liste, on notera le retour en force (comme dans la sélection officielle) des films français, avec pas moins de six titres en compétition. Sur le papier, c’est Tip Top qui suscite le plus d’excitation : pour son auteur, Serge Bozon, à qui l’on doit les excellents Mods et La France (déjà sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs en 2007) ; pour son pitch, coécrit avec Axelle Ropert et Odile Barski, qui promet une comédie policière délirante ; et pour son casting croisant Isabelle Huppert, Sandrine Kiberlain, François Damiens, et, sans déconner, Samy Nacéri.
Des autres films français, on retiendra aussi la comédie ( ?) La Fille du 14 Juillet : le premier long-métrage d’Antonin Peretjatko, qui fait suite à une série de courts-métrages passionnants (Paris Monopole, Les Secrets de l’invisible…), et où l’on retrouvera l’acteur et metteur en scène Vincent Macaigne dans le rôle-titre. En nouveautés françaises on suivra aussi Les Apaches de l’acteur Thierry de Peretti, et le premier long intriguant du comédien Guillaume Gallienne, Les Garçons et Guillaume, à table !, adapté de son spectacle éponyme (avec Diane Kruger et Niels Arestrup au casting). On se pressera peut-être un peu moins en revanche pour voir le dernier film de Yolande Moreau, Henri, qui fait le récit d’une rencontre entre un alcoolo et une déficiente mentale. Ce genre de choses.
Dans le reste du monde, la Quinzaine des réalisateurs accueillera aussi un revenant : Alejandro Jodorowsky, venu présenter son dernier film, La Danza de la realida. Vingt-trois ans après son dernier opus (Le Voleur d’arc-en-ciel), le chilien fou des 70’s, compagnon de route du groupe d’intervention Panique (Roland Topor, Fernando Arrabal…), sera doublement présent à la Quinzaine puisque l’on y verra aussi un documentaire consacré à son projet avorté Jodorowsky’s Dune, de Franck Pavich.
Son invitation en sélection pourrait d’ailleurs donner le ton de cette nouvelle Quinzaine, qui semble jouer à fond la carte du transgenre : on y trouvera ainsi le dernier film du bisseux américain Jim Mickle (We Are What We Are, catégorie horreur), mêlé à un auteur philippin (On the Job de Erik Matti), une sundancerie plutôt intrigante (Magic, Magic, avec Juno Temple, Emily Browning, ou Michael Cera) mêlée au premier long-métrage de Basil Da Cunha qui signe enfin le retour à Cannes du jeune cinéma portugais (confirmé par la sélection du dernier court de João Nicolau, Gambozinos).
Plusieurs pistes intéressantes donc pour cette Quinzaine des Réalisateurs qui s’ouvrira par la présentation du Congrès, le dernier film du cinéaste israélien Ari Folman (en compétition pour la Palme d’Or en 2008 pour Valse avec Bachir).
Romain Blondeau
Sélection 2013 par Edouard Waintrop from Quinzaine des Réalisateurs on Vimeo.
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