Rachida Brakni, Tania Petrovna et Claire Simon présentaient « Les bureaux de Dieu » au festival de Cannes 2008.
Entre femmes L’impressionnant casting à l’affiche des Bureaux de Dieu, en sélection à la Quinzaine deux ans après Ça brûle, pouvait laisser croire que Claire Simon avait troqué ses habits de documentariste chevronnée contre ceux de réalisatrice de blockbuster. Fausse piste. Nathalie Baye, Nicole Garcia, Isabelle Carré, Béatrice Dalle et Rachida Brakni incarnent ici des conseillères dans un centre de planning familial, recueillant les témoignages de femmes (des non professionnelles) confrontées à la question de la maternité : “C’est une puissance énorme, que j’interroge en la filmant : comment chaque femme l’accueille et la pense.” Pour la cinéaste, “travailler avec des actrices connues était un moyen de ne pas trop inscrire le film dans le documentaire. Il fallait ce détour par la fiction pour faire jaillir la vérité d’une parole qui reste normalement secrète”. Pour élaborer ces entretiens “qui parlent de l’ordinaire de la vie d’une femme, sans aller du côté de la surenchère”, des centaines de consultations ont été enregistrées et certaines retranscrites, jusqu’à donner forme à un scénario. “Je connaissais mon texte à la virgule près, raconte Rachida Brakni, sauf que je n’ai rencontré ma partenaire de jeu, ma “patiente”, qu’au moment de la prise. Là, on a beau avoir tout planifié, tout vole en éclats. Parce que ce ne sont plus seulement des mots, mais un visage, un regard, une voix.” Surtout quand il s’agit de celle de Tania Petrovna, blonde Bulgare au regard de braise, ex-barmaid à l’aura de star (Marlene Dietrich) – le plus beau visage du film. Les Bureaux de Dieu, film d’actrices, film de femmes ? Oui et non, car entre les notes de cette polyphonie féminine, bruit un (hors) chant masculin.
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