Le réalisateur Miguel Gomes présentait « Ce cher mois d’août » à Cannes 2008.
La tendance n’est pas neuve, et on ne cherchera pas à en faire une épiphanie cannoise, mais les cinéastes attachés à mettre au supplice la dichotomie fiction/documentaire furent nombreux en cette édition à prolonger la liquidation de cette vétuste compartimentation. A leur tête, on peut placer Miguel Gomes, découvert il y a trois ans avec le formidable La gueule que tu mérites. Ce cher mois d’août, amalgame d’images hétéroclites enregistrées d’un été à l’autre, en compagnie de quidams qui peu à peu se muèrent en personnages d’un mélodrame de camping, étale une discrète mais stupéfiante virtuosité d’assemblage d’innombrables matières et manières de filmer, embrassées par le fleuve tranquille du récit. Gomes, qui ressemble à “une doublure lumière de Bollywood”, n’aime pas répondre aux questions et désigne à son interlocuteur suivant comme folle toute personne qui s’adresse à lui. A voir son film, on pense notamment à Eustache. A quelle famille de cinéma se voit-il appartenir ? “La Famille Tenenbaum”. Pas loin.
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