En 2008, Jerzy Skolimowski était de retour au festival de Cannes avec « Quatre nuits avec Anna ».
Indomptable Il fait figure de revenant, un spectre de l’histoire du cinéma, période nouvelles vagues. Son dernier succès en France était Le Bateau phare, en 1985, et son dernier film, Ferdydurke, d’après un roman de son compatriote Gombrowicz, remontait à 1991 – dix-sept ans quand même. Et puis, alors qu’on l’avait oublié, on l’a revu en 2007 dans Les Promesses de l’ombre de David Cronenberg, en vieux Russe raciste, acariâtre mais néanmoins sympathique. Il revient à Cannes avec un film tourné en Pologne et en numérique, Quatre nuits avec Anna, conte hitchcocko-bressonien sur l’obsession amoureuse.
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Physiquement vieilli, portant toujours un beau visage, intellectuellement en pleine forme, Jerzy Skolimowski pense et répond comme le survivant qu’il est, avec une liberté totale, sans se soucier de plaire ou de préserver sa carrière future – privilège de l’âge. En discutant avec lui, on comprend pourquoi il a mis si longtemps à refaire un film : il voulait être sûr de pouvoir travailler sans la moindre entrave ni le plus minime des compromis. Conditions de totale autonomie artistique qui lui ont été fournies par le pirate Paulo Branco, producteur habitué des grands cinéastes qui ne font aucune concession. Le cinéma est important pour Skolimowski, mais pas au point de se faire rogner la moindre parcelle de liberté.
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