Un certain regard.A la suite d’une rixe et de la confusion qui s’ensuit, un adolescent d’origine portugaise est tué accidentellement par un policier. La communauté portugaise choisit de faire profil bas pour ne pas mettre en danger sa tranquillité et ses intérêts. Mais la mère de l’enfant tué, pessoienne, ne se défait pas de son […]
Un certain regard.
A la suite d’une rixe et de la confusion qui s’ensuit, un adolescent d’origine portugaise est tué accidentellement par un policier. La communauté portugaise choisit de faire profil bas pour ne pas mettre en danger sa tranquillité et ses intérêts. Mais la mère de l’enfant tué, pessoienne, ne se défait pas de son intranquillité. Elle va mener un double combat, contre l’Administration française et contre sa communauté, pour faire reconnaître le meurtre de son fils.
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Raconté comme ça, Gagner la vie ressemble à un film de plus dénonçant les injustices du monde, mais Canijo parvient à nourrir ce squelette de scénario politico-social d’une épaisse et goûteuse viande humaine. Gagner la vie porte admirablement bien son titre, puisque le film gagne son pari en se nourrissant de vie. Ainsi, ce n’est pas tant le scénario habituel de la bavure qui passionne que la façon dont Canijo restitue dans ses moindres détails la vie de la communauté portugaise et les tensions qui l’agitent : les corps fatigués après une journée et une vie de travail, les réunions des femmes dans les petits salons du HLM autour de gâteaux secs, les hommes qui veulent faire taire leurs femmes, les flux denses et grouillants des corps et des paroles dans l’espace étroit des appartements…
C’est par l’observation que convainc ce film qui nous montre une communauté lusitanienne timide, douce, discrète au point de vouloir enterrer un de ses enfants en silence, sans faire de vagues.
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