CAMPING À LA FERME DE JEAN-PIERRE SINAPI
avec Roschdy Zem, Rafik Ben Mebarek, Julie Delarme
Petit film comique racontant la confrontation entre de jeunes beurs de banlieue et des paysans.
On en profite pour égrener tous les clichés négatifs sur la campagne.
Il y aurait, dit-on, un enjeu médiatique sur ce film. Il n’y a pourtant pas de quoi grimper aux rideaux. Peut-on s’esbaudir du fait que quelques lascars de la banlieue parisienne soient envoyés à la campagne pour exécuter un TIG (travail d’intérêt général) ? La récente nomination de l’auteur du scénario, Azouz Begag, comme « ministre délégué à la Promotion de l’égalité des chances » peut-elle rameuter les foules ? Peut-on dire que la confrontation des grotesques les relous des HLM contre les ripoux de la PAC fasse tilt ?
A vrai dire, je ne crois pas. C’est juste un Total western en moins pire (polar rural de sinistre mémoire d’Eric Rochant, où des délinquants de banlieue venaient également se mettre au vert), avec encore une fois le brave Jean-François Stévenin, chargé ici de faire le pécore aviné avec son tromblon.
C’est d’ailleurs cette vision (très datée) du monde paysan, tissée de clichés méprisants, qui agace. Il y a le raciste tendance FN, amoureux de son 4×4 ; le plouc ridiculisé par son rhume des foins ; la mairesse avide de médiatisation ; l’agriculteur cacochyme qui alimente son bas de laine avec la manne de Bruxelles ; sans oublier la bouchère nympho… Certes, c’est une comédie. Mais dans ce jeu de massacre, « l’égalité des chances » n’est pas respectée.
Les jeunes de banlieue sont bien mieux lotis : pas très honnêtes, mais inoffensifs, et réellement drôles. Si l’on brocarde la conversion de l’un d’eux à l’islam, c’est précisément parce qu’il n’est pas arabe (il est italien). Les rebeus remarquent que, lorsqu’il prie, il se tourne du mauvais côté.
Autrement dit, cette comédie politiquement correcte fait de la « discrimination positive » au dépens des Français de souche, tous (sauf la jolie héroïne) affreux, sales et méchants. L’humour de Sinapi était plus grinçant dans Nationale 7, sa comédie sur les handicapés. Ici, il joue sur du velours en écornant des valeurs paysannes qui ont déjà du plomb dans l’aile. Pourtant, « que la campagne est belle… »
Vincent Ostria
Sortie le 29 juin.
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