Bye-bye les clichés du film de banlieue. Bonjour à une chronique familiale complexe exempte de démagogie.Loin d’ouvrir un débat sociologique sur l’intégration, Bye-Bye est avant tout une histoire de famille avec son cortège de filiations contrariées et de culpabilités mal dénouées, tout le marigot crapoteux habituel remontant à la surface à la suite du drame […]
Bye-bye les clichés du film de banlieue. Bonjour à une chronique familiale complexe exempte de démagogie.
Loin d’ouvrir un débat sociologique sur l’intégration, Bye-Bye est avant tout une histoire de famille avec son cortège de filiations contrariées et de culpabilités mal dénouées, tout le marigot crapoteux habituel remontant à la surface à la suite du drame d’un frère disparu dans un incendie. A mi-chemin entre Belleville et l’Algérie, les deux frangins survivants sont en stand-by chez l’oncle et la tante à Marseille, le grand devant ramener le petit chez les parents, au bled. Le gamin poussé en graine à Paris ne veut surtout pas rentrer ; le grand est taraudé par le souvenir, bloqué par un sentiment de culpabilité trop écrasant. La famille marseillaise s’agite et remplit l’écran, loin des images pétrifiées d’usage : une grand-mère muette dont les silences sont assourdissants ; un oncle attaché à sa culture patriarcale, braillant des ordres que personne n’écoute plus ; une tante formidable qui fume en cachette de son mari cigarette consumant le lien entre la tradition et la modernité…. C’est une famille française d’origine maghrébine comme d’autres sont de souche creusoise ou alsacienne : ses problèmes, ses flux relationnels problématiques sont ceux de toute famille et n’ont rien à voir avec la géographie. Certes, l’écartèlement de la double identité culturelle se dessine en arrière-plan, le racisme affleure au détour de telle scène, mais ce ne sont que des incidences, elles ne doivent pas masquer les enjeux essentiels du film, à savoir : comment survivre à un drame familial ? comment « tuer » sans trop de casse la génération des parents ? qu’est-ce qu’être un bon fils, ou un bon frère ?
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