Des nations qui se créent, des régimes qui changent, des villes, des multinationales, le cinéma africain se contrefiche et leur tourne le dos pour se replonger dans d’immémoriales histoires de griots. Buud-yam n’échappe pas à ce passéisme un peu triste, nostalgie d’une période précoloniale posée comme paradis perdu. C’est encore à la télévision que l’on […]
Des nations qui se créent, des régimes qui changent, des villes, des multinationales, le cinéma africain se contrefiche et leur tourne le dos pour se replonger dans d’immémoriales histoires de griots. Buud-yam n’échappe pas à ce passéisme un peu triste, nostalgie d’une période précoloniale posée comme paradis perdu. C’est encore à la télévision que l’on voit les choses les plus intéressantes sur l’Afrique. Les camps de réfugiés, les jeeps rebelles qui apparaissent fugacement sur les tubes cathodiques nous troublent plus durablement que les histoires de sortilèges ou de potions miraculeuses que l’on va chercher fort loin pour sauver une jeune fille mal en point. Soit, en ce qui concerne la dernière proposition, l’histoire de Buud-yam de Gaston Kaboré, au demeurant beau film qu’on feuillette plus qu’on ne regarde, tel un livre d’images. Un récit d’aventures du type quête du Graal, bien mené, bien joué et qui a la délicatesse de n’être pas lourdement métaphorique. On y suit les pérégrinations de Wend-Kuni le long du fleuve Niger et ses rencontres avec des peuples de lui inconnus, ce qui donne lieu à des séquences formidables qui confèrent par instants au film la puissance des récits d’exploration.
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