Une tentative de film féministe pro-sexe visant à déconstruire la vision victimisante de la femme dans le porno. Vu sous le seul angle de la création cinématographique, Bubbles Galore (“Nichons à gogo”) ne casserait pas trois pattes à un canard. Le scénario, à la Russ Meyer, est ultra slim (Bubbles, actrice porno tente de réaliser […]
Une tentative de film féministe pro-sexe visant à déconstruire la vision victimisante de la femme dans le porno.
Vu sous le seul angle de la création cinématographique, Bubbles Galore (« Nichons à gogo ») ne casserait pas trois pattes à un canard. Le scénario, à la Russ Meyer, est ultra slim (Bubbles, actrice porno tente de réaliser son premier film X mais son ancien méchant réalisateur ne l’entend pas de cette oreille), et la réalisation à la truelle, qui mêle avec plus ou moins de bonheur esthétique expérimentale, porno 70’s et acid trip, n’arrange rien. Ce qui fait le charme, et tout l’intêrêt du film, c’est son aspect joyeusement militant. Réalisé par une femme, la Canadienne Cynthia Roberts,
Bubbles Galore est un exemple flamboyant de cinématographie féministe pro-sexe. Un mouvement né aux Etats-Unis fin 80-début 90 sous l’impulsion d’actrices X et de réalisatrices telles que Candida Royalle, Debbie Sundahl ou Annie Sprinkle (Dieu dans le film), et visant à déconstruire la vision victimisante de la prostituée et de la femme dans le porno. Bien que dénonçant le patriarcat et l’hétérocentrisme (les hommes
y sont systématiquement ridiculisés), Bubbles Galore ressemble à un éden, un paradis des travailleuses du sexe qui attrapent leurs tortionnaires par la bite et les font tournoyer en l’air. Une pincée d’insouciance qui deviendra plutôt rare dans les tentatives postérieures de post-pornographie, qui se concentreront plutôt sur la dénonciation de l’aspect normatif
et politique du porno. Sorti sur les écrans français en 1999, Bubbles Galore passa totalement inaperçu. Le premier choc post-porn grand public sera donné un an plus tard par le film de deux réalisatrices françaises : Baise-moi de Virginie Despentes et Coralie Trinh-Thi. Autrement percutant.
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