Un documentaire cartographie une Espagne post-crise bancaire, entre villes fantômes et expulsions.
Espagne, automne 2008, la crise bancaire mondiale fait imploser la bulle immobilière ibérique. Un demi-million de ménages qui avaient accédé à la propriété en s’endettant via les fameux crédits à taux variables sont pris dans des procédures d’expulsion. Les chantiers immobiliers en cours sont abandonnés. Et le secteur du BTP se retrouve à son tour au bord du gouffre.
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Tel est le point de départ de ce premier film documentaire de Quentin Ravelli, jusque-là écrivain et chercheur en sociologie au CNRS. Mais loin d’avoir pour ambition de faire comprendre les mécanismes – complexes et immatériels – macroéconomiques mondiaux, le réalisateur français se penche sur trois points précis du jeu de dominos qu’est la crise immobilière : une ville fantôme, une usine de briques à l’agonie et une jeune femme menacée d’expulsion.
Passant par des situations concrètes et la plasticité du décor plutôt que par l’information et la voix off, Bricks se construit en suivant le trajet de vie d’une brique. De la chaîne de production au logement exproprié en passant par le chantier inachevé, elle devient la métaphore d’un capitalisme aveugle, absurde et destructeur. Doté d’une beauté réservée et d’une subtile poésie, ce documentaire engagé finit par dresser le portrait d’un climat de résistance, d’un mouvement populaire et solidaire venu pallier les tragédies individuelles et collectives découlant de la crise.
Bricks de Quentin Ravelli (Fr., Esp., 2017, 1 h 23)
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