Stratégie marketing foireuse ou humour footballistique ? On ne sait, mais ressortir un film intitulé « Brazil » en pleine fièvre mondialiste ne manque pas de saveur.
Toujours est-il qu’ici il n’est pas question des accélérations de Ronaldo mais d’une monstrueuse société totalitaire écrasant ses citoyens sous un délire administratif. A l’époque de sa sortie, on avait dit de ce film qu’il était « le véritable 1984« , le comparant à une adaptation du roman d’Orwell effectivement fade et sortie la même année. Le revoyant aujourd’hui, on se dit que Brazil prouve qu’un film peut toujours échapper à une vision du cinéma que l’on se construit année après année. En effet, on aime bien Brazil alors que tout semble être fait pour qu’on le déteste. Notre goût pour les narrations épurées, les belles lignes classiques et la dissimulation des intentions devrait être révulsé par les outrances de Gilliam, ses caricatures grotesques, sa tendance au trop-plein… Pourtant, ce sont précisément ces outrances sans frein, cette audace qui ne craint pas le mauvais goût qui nous sont sympathiques. Et puis derrière la logorrhée stylistique, Gilliam ne perd jamais de vue son histoire ; sous le délire esthétique, des personnages vibrent.
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