Le dernier volet des adaptations au cinéma de la franchise de J.K. Rowling a beau être raté, il réalise le meilleur démarrage de l’histoire. Et impose le sorcier à lunette comme le héros le plus lucratif du cinéma.
Un record chasse l’autre. Après les triomphes de Very Bad Trip 2 (plus grand succès pour une comédie R-Rated) et Bridesmaids (plus grand succès pour une comédie « féminine » R-Rated), après le milliard de dollars cumulé par Pirate des Caraïbes : la fontaine de jouvence, le final de la franchise Harry Potter s’illustre à son tour au sommet du box-office mondial – et confirme l’éclatante saison du cinéma U.S.
En quelques jours d’exploitation, le pourtant décevant Harry Potter et les reliques de la mort – 2ème partie (on vous en parle bientôt) joue avec les records de meilleur démarrage aux Etats-Unis et dans le monde où il réalise déjà près de 476 millions de dollars de recettes. Un succès certes attendu, préparé par une campagne marketing monstre, mais qui fait de la saga de J.K. Rowling la franchise la plus rentable de l’histoire du cinéma.
Batman battu par KO
« Ces résultats phénoménaux sont une véritable preuve de l’attrait universel et intemporel des romans de J. K. Rowling, qui sont adorés. Que ce soit en Allemagne, en Russie, en Espagne, au Japon ou n’importe où, des fans du monde entier se ruent dans les salles pour découvrir le final. »
Interrogé par le Hollywood Reporter, le président de la distribution des studios Warner peut bien claironner : son dernier film a réalisé le meilleur démarrage de l’histoire aux Etats-Unis et dans le monde. Distribué dans plus de 4300 salles américaines depuis vendredi dernier, le final de la saga atteint 168,6 millions de dollars de recettes pour son premier week-end d’exploitation, selon les estimations du site Mojo.
Lancé par des séances midnight folles (43,5 millions de dollars), et une première journée à 92,1 millions de dollars, Harry Potter et les reliques de la mort – 2ème partie a battu les précédents recordmen du box-office américain : Batman (The Dark Knight, ancien meilleur démarrage de l’histoire avec 158,4 millions en trois jours) ; Twilight – Chapitre 2 : Tentation (72,7 millions pour son premier vendredi)…
Un succès U.S qui confirme le démarrage exceptionnel du film dans le monde : distribué depuis le 13 juillet dans 59 pays (de l’Azerbaïdjan à la Russie), Harry Potter et les reliques de la mort – 2ème partie cumule 307 millions de dollars à l’étranger (dont 61% en 3D). Selon les premières estimations, le film de David Yates dépasse tous les records de démarrage sur plusieurs marchés : en Grande-Bretagne (36,6 millions de dollars), en Australie (26,7 millions), en Allemagne (25, 7 millions), au Japon (21,5 millions) ou en Russie (19.5 millions).
La passion Harry Potter a aussi gagné la France : sorti mercredi dernier sur un parc de 812 copies, le film a cumulé plus de 730 000 entrées en seulement une journée –soit le meilleur démarrage de l’année et le 4e de l’histoire derrière Spider-Man, Taxi 2 et L’Age de glace 3. La campagne de marketing avait là-aussi ouvert la voie à un succès d’ampleur, avec une avant-première inédite à Bercy, ou des séances nocturnes organisées la veille dans tout le pays (pour un autre record : 115000 spectateurs à minuit).
La fin d’une époque ?
En près de douze ans et huit films, Harry Potter aura enfin appris la magie, Daniel Radcliffe aura exhibé son anatomie sur les planches londoniennes, et J.K. Rowling mérité sa place aux côtés des plus puissants moguls hollywoodiens. Avec 6,3 milliards de dollars cumulés, Harry Potter est devenue la franchise la plus lucrative de l’histoire du cinéma : devant les 22 films de la série James Bond, les six films Star Wars et les trois Seigneurs des Anneaux. Mais l’une des plus grandes figures de la pop culture contemporaine n’est pas immortelle, et la Warner (propulsée studio numéro un à Hollywood en terme de parts de marché depuis trois ans) doit désormais préparer l’après Harry Potter.
« La performance incroyable du final d’Harry Potter est à la fois géniale est terrifiante pour le studio », résume le président d’Hollywood.com au New-York Times. Après les échecs répétés de la Warner (Sucker Punch et Green Lantern, deux des représentants des flops de l’année) et en attendant la sortie du diptyque The Hobbit, le studio devra trouver une nouvelle franchise pour remplacer les aventures du sorcier à lunettes. La Warner aurait déjà fait son choix pour le futur selon le NYT : les films de super-héros.
Romain Blondeau