L’acteur belge Bouli Lanners prend à son tour la parole à propos des conditions de travail dans l’industrie du cinéma, et révèle avoir été harcelé sur un tournage par une réalisatrice lorsqu’il était plus jeune.
En amont de la 13e cérémonie des Magritte (équivalent belge des César) ce samedi 9 mars, dont il sera le maître de cérémonie, Bouli Lanners s’est entretenu avec la RTBF, et s’est notamment exprimé sur la vague de prises de parole et de remise en question que traverse actuellement le cinéma. Depuis les multiples interventions de Judith Godrèche en France, et la prise de parole étendue à des hommes victimes et réunis sous le hashtag #MeTooGarçons, les accusations d’agressions sexuelles et/ou de harcèlement se multiplient ces dernières semaines.
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Tous·tes victimes du pouvoir
L’acteur belge, récompensé l’an passé du César du meilleur acteur dans un second rôle pour La Nuit du 12, a alors expliqué avoir lui-même été victime de harcèlement par une réalisatrice, lorsqu’il était plus jeune : “j’ai été harcelé par une réalisatrice plus âgée que moi. […] Cette réalisatrice avait le pouvoir de. Et c’est celui qui a ‘le pouvoir de’ qui l’exerce sur l’autre”.
Il a également souligné la difficulté à parler de cette violence subie, et particulièrement lorsqu’elle ne répond pas au schéma genré majoritaire : “À chaque fois que j’ai commencé à en parler, les gens ont ri parce que j’étais un mec, parce que j’étais gros et que j’avais bien de la chance d’être là.” Il s’agit d’un cas extrêmement particulier, ce dont il a toutefois conscience : “Je peux difficilement parler de ça. C’est un peu comme si je trouvais une excuse pour justifier ce que les autres font. Non, pas du tout. Si on nous avait remis, moi, dans le rôle d’une comédienne, et la réalisatrice, dans le rôle d’un réalisateur, il y aurait un #MeToo directement.” Avant de conclure simplement : “Il faut simplement que la parole se libère.”
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