Retracer la vie de Jésus… d’autres réalisateurs s’y sont risqué, sans échapper aux inévitables controverses. Alors quand Bollywood annonce à son tour une gigaproduction, casting indien et règles du genre compris, il y a de quoi être curieux.
Dès octobre, les villes de Bethlehem et Jéricho devraient voir débarquer l’équipe du prochain blockbuster bollywoodien, encore sans titre et non scénarisé, mais au projet qui ne manquera pas de faire parler de lui : retracer la vie de Jésus, de la naissance à la crucifixion.
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« C’est la première fois en 79 ans d’industrie bollywoodienne qu’un film est réalisé sur Jésus Christ. Notre rêve devient enfin réalité », s’est enthousiasmé le producteur Konda Krishnam Rajus lors de la conférence de presse qui révélait le projet.
Un budget hors normes
Pour ce baptême, Bollywood n’a pas lésiné sur les moyens. Alors que 500.000 dollars sont déboursés pour la plupart des films de l’industrie indienne, le Jésus d’Aditya Productions s’offre un budget de 30 millions de dollars. Avec au programme une distribution entièrement indienne, une durée « moyenne » (3 heures 15), les indispensables « clips musicaux » (au nombre de sept, a priori), le tout en quatre versions: anglais, hindi, telugu et malayalam.
Aux manettes, Singeetham Srinivasa Rao, qui, à 78 ans, peut se targuer d’une carrière souvent récompensée et d’une filmographie bien remplie, son dernier film en date étant Ghatothkach.
L’acteur telugu Pawan Kalyan, star avérée en Inde, a confirmé qu’il endosserait le rôle principal pour les versions Telugu et Malayalam (le « Jésus » des versions anglaises et hindi n’a pas encore été présenté).
En Inde, on ira voir Jésus ?
Si l’équipe du film se déclare « enrichie culturellement » et « inspirée » par plusieurs semaines de repérages en Terre Sainte, que dira le public indien à la sortie du film, en 2011 ?
La communauté chrétienne de l’Inde compte environ 24 millions de personnes, soit 2,3% de la population. « Il y a en Inde une grande tolérance à l’égard des religions », assure Pawan Kalyan, de concert avec son réalisateur qui renchérit : « Le film aura une signification particulière pour les chrétiens, mais il est destiné à un public large. » Il est vrai que la fête de Noël est largement célébrée chez les Hindous.
Quant à ceux qui avaient critiqué la violence de La passion du Christ (Mel Gibson, 2004) et les scènes de sexe de La Dernière Tentation du Christ (Martin Scorsese,1988), ils trouveront sans doute à y redire. Le réalisateur, lui, espère que son film « diffusera un message d’amour et de paix » dans le monde.
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