« She wore bluuue veeeelvet », susurre d’entrée de jeu le crooner Bobby Vinton, dont le tube sirupeux de 1963 (arrangé par Burt Bacharach) donne non seulement le titre mais le ton de ce film comparable à une pomme candi : sucré à l’extérieur et acide à l’intérieur. Le chef-d’œuvre du cinéaste (avec Eraserhead et Lost highway) […]
« She wore bluuue veeeelvet », susurre d’entrée de jeu le crooner Bobby Vinton, dont le tube sirupeux de 1963 (arrangé par Burt Bacharach) donne non seulement le titre mais le ton de ce film comparable à une pomme candi : sucré à l’extérieur et acide à l’intérieur. Le chef-d’œuvre du cinéaste (avec Eraserhead et Lost highway) inaugure le canevas de la plupart de ses films suivants et de son célèbre feuilleton, Twin Peaks : dans une ville proprette, un jeune innocent trouve un déchet incongru qui l’entraînera dans une spirale violente et perverse. Pour le puritain Lynch, qui s’est inspiré de ses souvenirs d’enfance idyllique à la Norman Rockwell, la façade plastique et standardisée de l’Amérique recèle un enfer de corruption et de décadence. Picturalement, c’est une synthèse parfaite entre l’univers lisse du peintre Hopper et les visions distordues de Bacon.
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