Le réalisateur Blake Edwards, auteur de « Breakfast at Tiffany’s » et de « La Panthère rose », est mort jeudi 16 décembre. Il avait 88 ans.
Logiquement, il aurait dû attendre 2011 pour mourir : Blake Edwards (né William Blake Crump) avait 88 ans, était né en 1922 (à Tulsa, Oklahoma), et avait réalisé son premier film en 55 alors qu’il avait 33 ans…
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Il fit souvent paire : avec son épouse, l’actrice époustouflante Julie Andrews (qu’il avait rencontrée, dit la légende, alors qu’ils se rendait chez son psychanalyste et qu’elle en sortait), avec le compositeur Henri Mancini, qu’il rencontra tout jeune alors qu’il était encore acteur à la radio et qui écrivit pour lui ses morceaux les plus connus (Moon river pour Breakfast at Tiffany’s d’après le roman de Truman Capote, ou le légendaire générique de La Panthère rose), ou avec le génial Peter Sellers, avec lequel il créa le personnage immortel de l’inspecteur Clouseau, flic français aussi prétentieux que ridicule, héros de la série des Panthères roses (neuf films au total, dont deux tournés après la mort de Sellers, en 1980).
http://www.youtube.com/watch?v=mRhtGBqhTJY
Mais leur plus belle collaboration demeure The Party, sorte de remake (bien caché) tatiesque de La Notte d’Antonioni, où Sellers interprète le merveilleux rôle de Hrundi V. Bakshi, petit acteur indien mal à l’aise et décalé dans le monde opulent et hypocrite d’Hollywood.
Burlesque post-moderne
Quand on pense à Blake Edwards et à ses 35 films, des images et des gags remontent très vite à la mémoire : les lunettes d’Audrey Hepburn dans Beakfast at Tiffany’s, le serveur bourré et l’éléphant de The Party (1968), le cafard de Victor/Victoria, le cadavre encombrant de S.O.B., les maladresses de Clouseau, le corps de panthère de Bo Derek sur une plage californienne dans Elle (1979), les larmes de Julie Andrews dans That’s life (1986), les délires de Kim Bassinger dans Boire et déboires (1987), les capotes fluorescentes de L’amour est une grande aventure (1988), etc.
On retiendra qu’Edwards avait introduit à Hollywood un burlesque post-moderne, très grinçant pour son époque, qui n’hésitait pas à aborder et ressasser les même obsessions : le sexe, le cancer et l’alcoolisme.
Il ne tournait plus de films depuis 1993. Hollywood, par l’intermédiaire de Jim Carrey, lui avait remis un Oscar d’honneur pour l’ensemble de sa carrière en 2004. Il est mort en Californie. On lui sait gré de nous avoir tant fait rire.
Jean-Baptiste Morain
{"type":"Banniere-Basse"}