Biutiful Cauntri

Oubliez Le Parrain ou Gomorra : le scandale de Naples croulant sous les déchets démontre que les prochains films sur la mafia (ici la Camorra) devront remplacer meurtres sur contrat par crime contre l’environnement, grosses cylindrées par bennes à ordures. Brut, avec des images HD délavées auxquelles ne manque que l’odorama, Biutiful Cauntri aborde ce système vicié, vicieux où les mafieux contrôlent le traitement des déchets toxiques – au travers des décharges sauvages qui détruisent lentement et sûrement habitants et région : on suit militants impuissants, moutons agonisants et fermiers désespérés d’avoir planté les graines de leur mort en consommant leurs propres produits cultivés sur des terres empoisonnées par les ordures. Voici le genre de docu qui révèle l’envers de l’économie, où concurrence, faibles coûts et même recyclage prennent au mot l’idée de “création destructrice” (première année de Deug d’éco). N’y manque qu’une écriture un brin plus rigoureuse, où la litanie d’images de décharges ne compense pas le contrechamp manquant des institutionnels et bien sûr mafieux – à peine devinés via des conversations téléphoniques au cynisme puant. A vous dégoûter quand même de la mozzarella.

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