Nous en faisions le constat amer il y a quelques semaines : à Hollywood, l’aversion pour le risque semble plus que jamais la valeur dominante au sein de studios dont il est devenu pratiquement impossible de différencier les choix éditoriaux, toujours plus volatils et moutonniers. Deux exceptions à cela : Disney et Warner. Le premier, […]
Nous en faisions le constat amer il y a quelques semaines : à Hollywood, l’aversion pour le risque semble plus que jamais la valeur dominante au sein de studios dont il est devenu pratiquement impossible de différencier les choix éditoriaux, toujours plus volatils et moutonniers. Deux exceptions à cela : Disney et Warner.
Le premier, s’il a toujours mené une politique singulière, avec l’impératif familial inscrit à son frontispice, a tellement réduit sa voilure qu’il ne produit désormais pratiquement plus que des films de superhéros (avec sa filiale Marvel) et d’animation (avec Pixar). Spécificité maximum pour risque minimum, donc : une tendance que l’échec retentissant de John Carter va probablement accentuer. A moins que le nouveau studio head, à peine recruté, n’en décide autrement.
Alan F. Horn est en effet un transfuge de la Warner dont la ligne s’est précisément distinguée, sous son règne et encore aujourd’hui, par une audace remarquable. La major, qui a régné sur le box-office l’essentiel de la décennie passée, apparaît assurément comme celle qui a pris le plus de risques (exception faite de la vache à lait Harry Potter, immense gâchis artistique) et accueilli en son sein le plus grand nombre d’auteurs, sans craindre de leur confier les rênes de blockbusters.
Quoi qu’on pense de leurs films, Christopher Nolan (Inception, The Dark Knight Rises), Zack Snyder (300, Watchmen, Sucker Punch) ou Andy et Lana Wachowski (Matrix, Speed Racer et, bientôt, Cloud Atlas, un film sur la réincarnation dans six univers différents qui semble complètement fou) constituent à l’heure actuelle des exceptions dans l’économie hollywoodienne si timorée. On peut ainsi se réjouir qu’il existe une maison pour accueillir ces quelques visionnaires, cinéastes capables de donner corps à leurs rêves. Espérons que son toit demeure solide.