Les récents exploits au box-office américain de Very Bad Trip 2 et Mes meilleures amies (sortie France le 10 août) n’empêchent pas le coup de spleen dans l’industrie US : le modèle économique de la comédie américaine, lentement, décline. Une récente enquête du Los Angeles Times a confirmé ce que l’on soupçonnait depuis quelques années […]
Les récents exploits au box-office américain de Very Bad Trip 2 et Mes meilleures amies (sortie France le 10 août) n’empêchent pas le coup de spleen dans l’industrie US : le modèle économique de la comédie américaine, lentement, décline.
Une récente enquête du Los Angeles Times a confirmé ce que l’on soupçonnait depuis quelques années déjà : l’ancien genre roi d’Hollywood (d’Eddie Murphy aux champions du Frat Pack) aurait perdu son pouvoir d’influence, jusqu’à devenir un boulet commercial pour les studios.
Plusieurs raisons expliquent ce divorce, dont les premiers signes concordent avec l’explosion d’internet et d’une cinéphilie 2.0. En screener arraché à l’intimité d’une salle de cinéma ou en DVD pirate, la comédie a perdu les bénéfices d’un marché vidéo qui lui étaient pourtant indispensables. Les studios envisageraient en réaction de développer un modèle de comédie low-cost, expérimenté dans Bad Teacher de Jake Kasdan : des budgets réduits, des acteurs sous-payés, un marketing sommaire… Qu’importe, Judd Apatow a suffisamment prouvé que le génie comique pouvait s’épanouir dans un cinéma « pauvre ».
http://youtu.be/sUSR6VKCR40
Mais un autre mal affecte la comédie américaine, plus profond. Ses films accusent une baisse de recettes à l’exportation, lorsqu’ils arrivent encore à atteindre les marchés étrangers (combien de chefs-d’oeuvre comme Adventureland condamnés aux réseaux DTV ?).
http://youtu.be/pWbPfeDlgc8
C’est toute une nouvelle génération de cinéastes américains qui est fragilisée : ces disciples du stand-up et d’un comique du texte, dont l’humour repose en partie sur les références à la culture pop – intraduisibles à l’étranger -, donc invendables. On pourrait parier sur le paysage futur de la comédie US que nous préparent quelques industriels frileux : des mamas pétomanes et des animaux qui parlent, certains, eux, d’être entendus par tout le monde.