La Planète des singes – Les Origines est un scandale. Une hérésie, même, pour tous les fétichistes (nombreux) de l’oeuvre originelle de Pierre Boulle, ce romancier français qui, en 1963, imagina une société dystopique où les primates auraient réduit les hommes en esclavage. On reprochera peut-être au Britannique Rupert Wyatt, responsable de ce reboot infidèle, […]
La Planète des singes – Les Origines est un scandale. Une hérésie, même, pour tous les fétichistes (nombreux) de l’oeuvre originelle de Pierre Boulle, ce romancier français qui, en 1963, imagina une société dystopique où les primates auraient réduit les hommes en esclavage.
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On reprochera peut-être au Britannique Rupert Wyatt, responsable de ce reboot infidèle, d’avoir pris des libertés avec le mythe (décliné dans le film de Franklin Schaffner, dans plusieurs suites déjà très affranchies et dans un feuilleton télévisé), d’avoir osé écrire un chapitre inédit à ce chef-d’oeuvre d’anticipation politique que l’on croyait définitif. Mais pour tous les autres (plus nombreux encore), ceux que la littérature SF a toujours laissés insensibles, La Planète des singes – Les Origines est l’un des grands films de cet été – pas loin du Super 8 de J. J. Abrams, avec qui il partage une même tension entre le mélodrame intimiste et l’aventure.
C’est un modèle de blockbuster malin, dont la débauche d’effets visuels (plus belle exploitation de la performance capture à ce jour) n’empêche jamais l’émotion – la provoque même parfois, sous les traits numériques d’Andy Serkis. Et c’est aussi la confirmation d’une nouvelle tendance, encore fragile, chez les décideurs hollywoodiens : le prequel (ou antépisode) comme pari créatif plutôt que simple argument commercial.
Depuis la première partie, sublime, de la relecture d’Halloween par Rob Zombie (critiqué pour avoir inversé le fameux plan subjectif de Carpenter et filmé un visage humain derrière le masque), les studios n’hésitent plus à brûler leurs vieilles icônes, à rejouer leur propre histoire. Comme dans X-Men – Le Commencement de Matthew Vaughn, autre grand blockbuster récent qui, pour sauver une franchise en perte, transformait une guerre de superhéros en teen-movie romantique.
Romain Blondeau
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