Martin Scorsese à ses débuts : une série B inventive et « girl power ».
Deuxième film de Martin Scorsese, Bertha Boxcar fut tourné en 1972 sous la bannière Roger Corman, le mogul du bis qui recrutait des cinéastes wannabe pour réaliser ses films d’exploitation.
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Le principe était simple : moyennant quelques concessions (des scènes de cul, du sang, des flingues), les jeunes loups d’Hollywood bénéficiaient en retour d’une totale liberté d’action. Et c’est peu dire que Marty fit bon usage de cette liberté.
A partir d’un banal récit de couple en cavale, surfant sur le succès de Bonnie et Clyde d’Arthur Penn, le cinéaste lançait sa caméra alerte dans
des décors réels, déployait d’infinies pistes formelles, certaines empruntées à la Nouvelle Vague, et jetait les bases de sa future mythologie (gangstérisme, religion, vibration rock et sexualité troublée).
Mais la principale attraction du film est bien la Bertha du titre : l’une des seules héroïnes non passives du cinéma de Scorsese, campée par la géniale Barbara Hershey, une pasionaria dont la malice et la sensibilité contrastent avec la fierté autodestructrice de son alter ego masculin (David Carradine). C’est elle, la grande figure de féminité conquérante et libre qui ne cessera d’effrayer les petits machos scorsesiens.
En salle le 18 décembre
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