acteur dans La PianisteAprès sa prestation dans le film d’Haneke, le doute n’est plus permis : Benoît Magimel est un acteur d’une puissance magistrale. Il faut le voir dans la désormais mythique scène dite des “chiottes”, où la pianiste se joue de lui en le branlant mais pas jusqu’au bout, jusqu’à l’orgasme. Une scène où […]
acteur dans La Pianiste
Après sa prestation dans le film d’Haneke, le doute n’est plus permis : Benoît Magimel est un acteur d’une puissance magistrale. Il faut le voir dans la désormais mythique scène dite des « chiottes », où la pianiste se joue de lui en le branlant mais pas jusqu’au bout, jusqu’à l’orgasme. Une scène où le dominé finira par s’ébrouer avec une fraîcheur animale, laissant sur le carreau sa maîtresse qui n’en peut mais. Et il fallait faire le poids face à une Isabelle Huppert au sommet de son art, perverse et glacée avec une élégance folle.
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Après des débuts comiques en fanfare dans La Vie est un long fleuve tranquille il y a bientôt quinze ans, Magimel avait imposé un physique solide, sorte de Sean Penn à la française, de Téchiné (Les Voleurs) à Beauvois (Selon Mathieu) en passant par Florent Siri (il y tient, c’est son pote dans Une minute de silence). Un physique, une présence, mais des personnages opaques qui ne donnaient qu’une idée limitée de son rayonnement.
Grâce à Haneke, il révèle sa part solaire. Mais ne pas compter sur lui pour théoriser cette ouverture : « J’ai conscience d’avoir passé un palier avec ce film. J’ai adoré travailler avec Haneke. Le fait qu’il filme dans la durée, souvent en plan séquence, est une véritable aubaine. On a la continuité pour créer quelque chose. Ça m’a donné le goût du théâtre. » Haneke lui a fait faire des essais, mais il n’en prend pas ombrage : « Ce rôle est tellement différent de ce que j’ai pu faire auparavant que je comprends très bien qu’il ait voulu vérifier que je serais à l’aise dans ce registre-là. » Et il insiste sur Isabelle Huppert : « Je ressens pour elle la même chose que mon personnage pour le sien : un regard d’amour sincère. Elle m’a touché… jusqu’à la confusion. »
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