Initialement programmée le 13 mars prochain dans le cadre du Festival de la Cinémathèque, la séance des “Ailes de la Colombe” est finalement annulée.
On apprenait la semaine dernière que CE2, le prochain film de Jacques Doillon, voyait sa sortie repoussée à une date encore inconnue, suite aux accusations de “viols sur mineur” portées par Judith Godrèche à l’encontre de Jacques Doillon et Benoît Jacquot. Ce lundi 4 mars, la Cinémathèque française annonce que le film de Benoît Jacquot, Les Ailes de la Colombe, est déprogrammé de son festival qui se déroulera du 13 au 17 mars.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Cette adaptation du roman d’Henry James avec Isabelle Huppert et Dominique Sanda sortie en 1981 venait d’être restaurée et avait été sélectionnée pour être projetée le 13 mars prochain lors de la 11e édition du Festival de la Cinémathèque. La séance devait être suivie d’une rencontre avec la directrice de la photographie Caroline Champetier, qui, selon Libération, avait donné son accord avant que la prise de parole de Judith Godrèche ne secoue le cinéma français.
“Que faut-il restaurer dans l’histoire du cinéma ?”
Pour l’instant, l’institution cinéphile est restée très laconique quant à cette annulation : “La Cinémathèque française annule la projection du film Les Ailes de la colombe de Benoît Jacquot le mercredi 13 mars à 14 heures”. Sur X, cette programmation avait déclenché de vives réactions, comme celle d’Hélène Devynck, autrice de l’essai Impunité consacré à l’affaire PPDA, qui s’interrogeait : “Incontournable, aujourd’hui encore, Benoît Jacquot ? Que faut-il restaurer dans l’histoire du cinéma ?” Celine Piques, militante au sein de l’association Osez le féministe ” et autrice de l’essai Deviriliser le monde, appelait quant à elle à manifester devant la Cinémathèque, comme cela avait été le cas en 2017 lors de la rétrospective Roman Polanski.
Ce n’est pas la première fois que la Cinémathèque se retrouve face à de tels enjeux. En 2017, Frédéric Bonnaud, le directeur de l’institution, avait maintenu la rétrospective Polanski et déclarait à Médiapart : “La libération de la parole via les réseaux sociaux, est-ce qu’elle ne s’accompagne pas à un moment d’un véritable choc totalitaire, et d’un retour à l’ordre moral ?” Alors que la situation se répétait en 2018 à l’occasion de la rétrospective Jean-Claude Brisseau, le cycle avait finalement été annulé “dans un souci d’apaisement”, selon les mots de Costa-Gavras, président de la Cinémathèque.
{"type":"Banniere-Basse"}