Romance à fleur de nerfs et esthétique Hipstamatic : un premier film très poseur.
Depuis Pi de Darren Aronofsky au moins, on assiste tous les deux ou trois ans à l’irruption, à grand renfort de buzz, du film “ovni”, “bricolé”, et souvent un peu trop malin, d’un énergumène démerdard, homme-orchestre forcément un tantinet arraché et non répertorié sur la carte du cinéma américain.
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La tendance ne se dément pas et tient son représentant printemps/été 2012 en Bellflower, la romance californienne ravagée de postados mi-hipsters, mi-slackers.
Très affairé à son devenir culte, trop long, trop crâneur et ivre de ses effets, le film du jeune Evan Glodell agace par sa complaisance dans les signes extérieurs d’appartenance à l’internationale arty, de flous sélectifs en effets numériques de solarisation lo-fi, avec tous les standards d’un certain bon goût en guise de bande-son – soit Chromatics, Ratatat et du folk caverneux.
Reste que l’on peut se laisser étourdir par le venimeux de cette histoire aux reflets de carte postale Hipstamatic qui virerait au carnage désordonné et vorace. Désincarnée, constellée d’éclats nostalgiques d’instants qui auraient pu advenir, hantée par les fétiches postapocalyptiques de Mad Max, elle consume ses ardeurs dans un flamboiement assez vain, mais non sans charme.
Julien Gester
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