Chronique parfois poétique mais dispersée des galères de la vie pékinoise.
Le premier film sino-français d’un ancien assistant de Tsai Ming-liang dépeint la survie parallèle de deux couples dans un Pékin en plein boom urbanistique. Un minifilm choral si l’on veut. Mais c’est précisément à cause de cet aspect choral que le bât blesse.
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Il y a, d’une part, un homme d’âge mûr et sa femme, propriétaires d’une maison vouée à la destruction dans un quartier en pleine mutation. Apres au gain, ils refusent toutes les indemnités qui leurs sont offertes. Préférant jouer la surenchère, ils s’incrustent. D’autre part, on suit les pérégrinations de Yong Le, qui revend des meubles récupérés sur les chantiers de démolition, et côtoie sans le savoir (au départ) Xiao Yun, une jeune pole-danseuse vivant dans le même cloaque collectif que lui.
Superbe idée de cinéma que d’utiliser ces sous-sols aussi tentaculaires qu’étriqués où logent une partie des migrants à Pékin. Le plus réussi est la rencontre dans ces souterrains des deux jeunes gens, à cause de la cécité accidentelle et provisoire du jeune homme.
Les séquences où Xiao Yun devient l’ange gardien de Yong à son insu ont une grâce désarmante, qui rappelle le Wong Kar-wai ludique des débuts. On en regrette que le film n’explore pas plus cet aspect, au lieu de se disperser avec les séquences moins exaltantes du couple de propriétaires avides, dont la situation n’évolue quasiment pas du début à la fin. Il en est du cinéma comme de la cuisine : la réussite d’une recette dépend beaucoup de l’alchimie de ses ingrédients.
Beijing Stories de Pengfei (Ch., Fr., 2015, 1 h 15)
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