C’était en 1984, Hüsker Dü publiait Zen arcade et les Minutemen, Double nickels on the dime. Deux trios, deux doubles albums, deux brouillons parfois consanguins du hardcore naissant, deux groupes emmenés par des leaders ventripotents. Un tel fagot d’analogies poussa les Minutemen à la surenchère : plus dense, plus fort, plus vite… Tant et si […]
C’était en 1984, Hüsker Dü publiait Zen arcade et les Minutemen, Double nickels on the dime. Deux trios, deux doubles albums, deux brouillons parfois consanguins du hardcore naissant, deux groupes emmenés par des leaders ventripotents. Un tel fagot d’analogies poussa les Minutemen à la surenchère : plus dense, plus fort, plus vite… Tant et si bien qu’en 1989, D. Boon (guitare-chant) clôt l’aventure contre un platane. Du coup, Mike Watt met ses basses en veilleuse pour une décennie. On le repère certes au sein de Firehose, mais l’homme ne se livre plus qu’en pointillés. Il faut toute la persévérance d’une pléthore d’amis pour qu’aujourd’hui Mike lâche enfin ses propres brides. Au nombre des copains venus appuyer ce retour, on note la présence de Dave Grohl, Chris Novoselic (Nirvana), Mark Lanegan (Screaming Trees), Jay Mascis (Dinosaur Jr), des inénarrables Eddie Vedder (Pearl Jam) et Evan Dando (Lemonheads), Dave Pirner (Soul Asylum) et Henry Rollins, enfin, quelques Sonic Youth et Pixies… Pourtant Ball-hog or tugboat n’est jamais qu’un album de bassiste, mineur et bonhomme. Mais de cette désinvolture effrénée émergent de réelles forces. Si certains dérapages jazzy à rallonges tiennent plus de la récréation que de la création, les grosses ficelles deviennent fines pirouettes (Big train ou Piss-bottle man) dès que le big-band tourne au plus serré. Plus à l’aise dans l’action que dans la réflexion, Mike Watt et sa voix gutturale de Jim Morrison des faubourgs font alors d’une guirlande de petites idées sans incidence une suite d’étapes aérées du meilleur goût.
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