Souvent, il n’y a rien de plus ennuyeux que les cinéastes qui se piquent d’art. Là, on est servi. Bonne élève exemplaire, la réalisatrice, qui a fait les Arts Déco et la Femis, cite des peintres pour happy-few qui l’ont inspirée dans sa démââârche, dans son travail sur les ?non-couleurs?. De fait, l’image est superbe, […]
Souvent, il n’y a rien de plus ennuyeux que les cinéastes qui se piquent d’art. Là, on est servi. Bonne élève exemplaire, la réalisatrice, qui a fait les Arts Déco et la Femis, cite des peintres pour happy-few qui l’ont inspirée dans sa démââârche, dans son travail sur les ?non-couleurs?. De fait, l’image est superbe, subtilement tamisée en d’exquis camaïeux, finement cadrée.
En fait, ce n’est pas le sujet qui gêne ? il faut bien parler de la colonisation, n’ud gordien de l’histoire de France ?, mais plutôt la volonté de trop en faire : à la fois un film d’une exquise délicatesse formelle, donc précieux et figé ; une œuvre historique évoquant toutes les avancées libertaires et féministes de ce temps là ; et un drame romantique poignant. A force, toutes ces pistes s’annulent : les prêches politiques et les chuchotis familiaux plombent l’ambiance ; les scènes d’amour sont trop elliptiques et posées ; la volonté, a priori louable, d’espacer les séquences avec des panoramiques de paysages ponctués par des pièces de musique contemporaine, achève de distancier ce film qui aurait besoin d’éclats, de dérapages, de lâcher prise, d’une grosse faute de goût, pour vraiment vivre.
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