L’adaptation clinquante d’un récent Goncourt, autour de l’arnaque montée par deux rescapés de la guerre de 14.
Parions que ce film, adapté du roman éponyme de Pierre Lemaitre, Goncourt 2013, est promis aux honneurs médiatiques et commerciaux. Tout est fait pour : la guerre de 14, un récit à succès, un mix de comédie, de mélodrame filial, de dénonciation pacifiste et de grand spectacle.
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On est aussi en droit de ne pas adhérer à cette façon d’allumer tous les signaux du chef-d’œuvre patrimonial obligatoire, à cette mise en scène ultravoyante à coups de travellings dans tous les sens, de vues de drone ou de grue, et de décors ultrachargés. Le plus n’est pas toujours l’ami du bon, à l’exemple de ce plan aérien d’un grand trou de chantier dans Paris qui n’a aucune utilité dramaturgique, si ce n’est celle d’une démonstration de force visuelle.
Dupontel vise la guerre mais aussi sa récupération politique
Pour autant, le film n’est pas qu’une meringue boursouflée. Un peu comme Eastwood dans Mémoires de nos pères, Dupontel vise la guerre mais aussi sa récupération politique en geste nationale à travers un trafic de monuments aux morts.
Ce regard acide fait mouche, de même que la vision d’une génération de pères qui ont envoyé leurs fils à la boucherie. Et puis, au milieu de tous les effets de manche déployés (tant par la caméra que par les acteurs), la sobriété remarquable de Nahuel Pérez Biscayart et d’André Marcon finit par produire une véritable émotion.
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