Toujours aussi épatant au deuxième visonnage, le film sorti entre deux confinements, paraît en DVD assorti d’un making of bouleversant.
“Quand vous voyez un tableau, vous voyez une synthèse. Dans un film, pour faire la synthèse, il faut voir le film jusqu’à la fin. C’est pourquoi je crois que tout cinéphile ou critique devrait toujours voir un film deux fois”, confiait Paul Vecchiali aux Inrocks en septembre à l’occasion de la sortie en salle d’Un soupçon d’amour.
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Aujourd’hui, le film est édité en DVD, accompagné d’un entretien et d’un making of intitulé Vieillir en beauté, beau titre qui sonne comme l’aveu, le réjouissant programme d’un homme de 90 ans et de l’un des cinéastes français les plus prolifiques.
https://www.youtube.com/watch?v=RubjiCIfxBM
L’occasion de constater combien les recommandations de Vecchiali s’appliquent tout particulièrement à ce Soupçon d’amour, dont la nouvelle vision offre une lecture qui intensifie sa charge et sa vibration émotionnelles.
Un mélange de maîtrise et de bricolage, de sérieux et d’amusement, de larmes et de joie
Revoir le film, en connaissant son dénouement, son origine intime (il faut voir, dans le making of, cet instant déchirant où Vecchiali s’effondre après une prise), c’est pouvoir en admirer chaque geste de mise en scène (un voile sur le visage d’un enfant, une voix en hors champ, une incroyable scène de dispute en voiture), en mesurer toute la force tranquille, mélange de maîtrise et de bricolage, de sérieux et d’amusement, de larmes et de joie (la joie des retrouvailles, joie de faire vite, en neuf jours de tournage).
Un soupçon d’amour, comme beaucoup de films de Vecchiali, est une ode aux comédiennes – ici Fabienne Babe et surtout Marianne Basler, miraculeuse actrice jouant ici l’actrice et alter ego du cinéaste, chargée d’expier un événement traumatique de son passé, révélé à la fin du film dans un carton.
Un soupçon d’amour est un mélo, c’est un film dédié à Douglas Sirk, qu’il faut voir une fois, puis deux. Peut-être aussi parce que, dans ce portrait miroir, dans ce théâtre de fantômes de vie, de souvenirs et de cinéma, l’important n’est pas de découvrir, mais de retrouver.
Un soupçon d’amour de Paul Vecchiali, avec Marianne Basler, Fabienne Babe, Jean-Philippe Puymartin (Fr., 2020, 1h32). En DVD (Epicentre films), 19,90€
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