Il y a documentaire et documentaire. Celui-ci fait tout pour oublier ses origines réelles en se parant des atours somptuaires de la fiction. Cela le dessert plutôt qu’autre chose. Pour comprendre de quoi il retourne, on est obligé de se reporter au dossier de presse : en février 2000, Fernando Buesa, député PS au parlement […]
Il y a documentaire et documentaire. Celui-ci fait tout pour oublier ses origines réelles en se parant des atours somptuaires de la fiction. Cela le dessert plutôt qu’autre chose. Pour comprendre de quoi il retourne, on est obligé de se reporter au dossier de presse : en février 2000, Fernando Buesa, député PS au parlement basque, et Jorge Elorza, son garde du corps, sont tués, à Vitoria, ville du Pays basque, par une bombe de l’ETA. Au lieu de retracer minutieusement les faits, le cinéaste alterne indifféremment des témoignages des proches de l’une ou de l’autre victime, sans donner aucun repère. De plus, ces interventions semblent mises en scène. Par-dessus le marché, s’intercalent régulièrement les propos d’un policier qui détaille doctement les modes opératoires de l’ETA. Là aussi, emphase dramatique : l’homme est filmé hiératiquement dans une semi pénombre, avec des gros plans sur sa bouche. Si l’on ajoute à cela des mouvements de caméra sophistiqués, on comprendra que ce documentaire où la forme supplée au fond et au réel n’est pas trop notre tasse de thé.
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