Dans l’émission d’Augustin Trapenard ce lundi 28 septembre, l’actrice a fait la promotion de son dernier film Les héros ne meurent jamais, en salle mercredi. A cette occasion, elle est revenue sur ses convictions et son militantisme avant de nous offrir un extrait du Corps Lesbien de Monique Wittig.
Certain·es chanceux·ses ont pu se réveiller avec la voix d’Adèle Haenel sur France Inter en ce lundi matin gris et pluvieux. Au micro de Boomerang pour parler du film Les héros ne meurent jamais, premier long-métrage d’Aude-Léa Rapin dans lequel elle joue Alice, l’actrice est revenue sur l’importance des rencontres qu’elle a faites.
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De Céline Sciamma à Aïssa Maïga, elle évoque des « camarades » aux côtés desquelles elle se sent moins seule : « Je ne pense pas qu’on préexiste à une rencontre, je pense qu’il y a quelque chose de nous qui advient seulement quand on rencontre une personne. Les autres sont une possibilité de survivre, d’exister, de respirer. »
« Dans toutes les dynamiques, on est dominants quelque part »
Dans un même élan, elle loue le courage d’Assa Traoré dont elle rejoint la lutte. Augustin Trapenard revient avec elle sur son engagement politique, du féminisme à l’anti-racisme. Adèle Haenel explique en effet comment les deux causes en sont venues à se rejoindre dans sa propre pratique militante. « Il faut toujours concevoir comment, dans toutes les dynamiques, on est dominants quelque part, et comment on doit se remettre en question soi-même. Refuser de voir cela, c’est s’accrocher à un pouvoir morbide. » Faisant toujours preuve d’une belle lucidité, elle exprime avec rigueur et simplicité sa pensée politique sans concession. En pleine possession de sa parole, l’actrice sait ce qu’elle incarne : « Quand on prend la parole, on se radicalise dans ses choix artistiques. Cela ne permet plus vraiment une zone grise où le sens n’est pas très clair. »
Un corps à déconstruire
Adèle Haenel évoque enfin son travail actuel pour L’Etang, la pièce de Robert Walser mise en scène par la metteuse en scène et chorégraphe Gisèle Vienne (Crowd). Un projet sur le deuil qui exige d’elle une implication corporelle particulière. Avec ce corps, cet outil de travail, l’actrice raconte une histoire « de crispations […] de repli et d’émancipation, d’amour et de violence » dit-elle. Un corps à déconstruire lui aussi, dans lequel « se sédimentent les techniques de résistance » qui ont un jour été utiles dans sa vie mais qui, avec le temps, « pérennisent ce à quoi elles ont résisté ».
Pour exprimer toutes ces contradictions du corps, elle a souhaité écouter la bien nommée chanson Corps d’Yseult, puis lire Le Corps lesbien de la romancière et philosophe féministe Monique Wittig (1935-2003).
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