Elle, petit nez busqué, corps tout en nerfs et vivacité, l’accent fleurant bon la bourride. Lui, grande carcasse solide surmontée d’un visage respirant une certaine tendresse bourrue. Ariane Ascaride et Gérard Meylan ne sont pas Sharon Stone et Bruce Willis, et c’est très bien comme ça : les êtres humains, ça nous repose parfois des superstars.
Depuis longtemps membres de la « famille » Guédiguian, Ascaride et Meylan sont ici Marius et Jeannette, émouvant binôme quadragénaire marchant sur les œufs d’une vie sentimentale et sexuelle à reconstruire. Si est un conte de l’Estaque, alors Ascaride et Meylan en sont la princesse et le prince couple qui vivra longtemps et heureux mais n’aura pas beaucoup d’enfants, ou alors ceux de noces antérieures. Et si Guédiguian ébauche les contours flous d’un héritage pagnolesque, il a trouvé ses Raimu et Orane Demazis. Pourtant, on aurait tort de cantonner ces deux acteurs magnifiques dans le cadre d’un folklore certes sympathique, mais singulièrement étroit. Ainsi, à rebours du Marius d’antan, celui de Meylan serait plutôt du genre laconique, comme s’il économisait la salive pour les occasions vraiment importantes. Quant à Jeannette, son tempérament contagieux et sa formidable énergie de vivre dépassent largement le simple pittoresque aïoli. Et au moment où on allait se dire qu’on aimerait quand même bien les voir plus souvent et pas seulement chez Guédiguian, on se souvient qu’Ariane Ascaride est aussi excellente dans le beau De l’autre côté de la mer de Dominique Cabrera, que l’on découvrira bientôt à Cannes et sur tous les écrans.
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