Élu en décembre 2023, le président argentin d’extrême droite Javier Milei avait promis tout un tas de mesures offensives à l’égard de la culture. Son gouvernement vient de passer à l’action concernant l’industrie cinématographique.
Depuis l’élection de Javier Milei à la tête du pays en décembre dernier, la menace d’une réforme dans le secteur cinématographique inquiétait profondément les artistes argentin·es : Lisandro Alonso (Eureka), Santiago Amigorena… Sa politique d’extrême droite compte bien changer l’équilibre de ce système, alors qu’il est l’un des cinémas les plus prolifiques du continent (204 films sortis en 2022), mais aussi le plus récompensé aux Oscars et apprécié par la critique (Trenque Lauquen de Laura Citarella, par exemple).
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Nommé par Milei à la tête de l’Institut national du cinéma et des arts audiovisuels (INCAA), Carlos Pirovano a annoncé les principales mesures : “Licenciements massifs au sein de l’INCAA, fermeture des plateformes numériques qui permettent l’accès aux contenus audiovisuels nationaux, privatisation de l’ENERC (École nationale d’expérimentation et de réalisation cinématographique)”, cite notamment Libération, avant d’ajouter à la liste la suppression des festivals de Mar del Plata et Ventana Sur, lequel abrite pourtant le plus grand marché du film d’Amérique du Sud.
Les mesures ont été publiées au Journal officiel le 11 mars dernier, et de premiers signes de résistance et de désapprobation ont émergé dès le jeudi 14 mars. Des manifestations se sont tenues dans des salles de cinéma, et une conférence de presse a été organisée dans le cinéma Gaumont de la capitale (lui-même menacé d’être vendu, alors qu’il appartient à l’INCAA).
La branche culture de l’Association des travailleurs de l’État (ATE) a également commenté le gel des aides des films en production, comparant la situation à la période de la pandémie, “laissant des milliers de personnes sans les revenus que génère directement ou indirectement le cinéma”. “Où va l’Argentine ?” demandaient en une Les Cahiers du cinéma ce mois-ci. Milei a tranché : droit dans le mur.
{"type":"Banniere-Basse"}